Résumés des interventions

  • Magali Bouteille-Brigant : Une personnalité juridique pour plus de protection ?

Face à l’évolution de la relation entre l’Homme et l’Animal, et face aux progrès technologiques permettant de nouvelles utilisations de ce dernier, la question des moyens que le droit doit mettre en œuvre pour assurer sa protection se pose avec une particulière acuité. Parmi les moyens proposés, figure depuis quelques années déjà, mais avec une portée de plus en plus importante, la reconnaissance pour les animaux d’une personnalité juridique. L’examen montrera que si, eu égard à l’oeuvre intellectuelle qu’est le droit, la création d’une nouvelle catégorie de personne juridique semble en théorie tout à fait envisageable ex nihilo, encore faut-il que cette création puisse s’inscrire dans le système juridique préexistant en en préservant la cohérence. Or l’intégration d’une personnalité juridique animale au sein de notre système juridique emporterait avec elle une remise en cause de la notion même de personnalité juridique, alors qu’elle repose sur une conception réductrice des rapports l’Homme aux choses et pourrait donc être évitée.  S’agissant maintenant des droits subjectifs que la personnalité juridique est censée accorder aux animaux, nous verrons qu’ils sont un moyen juridique inadapté pour satisfaire le but légitime de renforcement de la protection des animaux et que la symbolique qu’ils véhiculent hors de la sphère juridique, pourrait s’avérer dangereuse et produire des conséquences mal maitrisées. La revendication de droits subjectifs pour les animaux est ainsi symptomatique d’un éclatement du Droit en droit subjectifs finalement préjudiciable à la cohérence du droit.

 

  • Pierre-Louis Boyer : Anabase animale, katabase humaine : approche historico-philosophique

Cette communication aura pour finalité d’étudier les origines historique et philosophique de ce double processus observable dans notre société contemporaine, à savoir, d’une part, une assimilation de l’animal à l’homme (une élévation de l’animal, une anabase animale) – et inversement (un abaissement de l’humanité, une katabase humaine) – qui fait que l’on envisage des améliorations techniques autant sur des animaux que sur des hommes, et d’autre part, une affirmation que les êtres vivants peuvent être augmentés par la technique, quels qu’ils soient, faisant de la technique ou une nécessaire plus-value de l’être – une amélioration en vue de la production ou d’une efficacité supérieure – ou une adjonction d’une technique à un être qui ne serait que technique, qu’une « machine », un perfectionnement machinique.

  • Christian Byk : Xénogreffes et amélioration de la compatibilité des organes animaux avec l’homme : un déplacement de frontières ?

Ce qui vaut pour un prélèvement effectué dans le cadre d’un devoir de solidarité entre hommes, peut-il également servir d’argument à l’appui d’une transplantation de l’animal vers l’homme ?
Peut-il exister une solidarité entre espèces et, si oui, comment en justifier le « déséquilibre » au profit de l’homme ?
La question première est de déterminer quelle est la légitimité du prélèvement.
Mais il convient de ne pas oublier la perspective de l’homme, fût-elle poussée dans son absolu, en se demandant si la greffe, au regard du respect de la dignité et de l’identité humaines est, elle aussi, légitime.

  • Pascale Chavatte-Palmer : Les animaux transformés : de la sélection génétique aux nouvelles technologies – Le point de vue du vétérinaire

Les animaux transformés existent depuis le début de la domestication. La sélection des meilleurs animaux pour la reproduction a permis le développement d'individus adaptés à une utilisation par l'humain pour le travail ou la production de viande ou de lait. Au cours du 20ème et au début du 21ème siècle , la sélection génétique s'est développée et a permis, en association avec le développement des biotechnologies de la reproduction (insémination artificielle, maîtrise des cycles, transfert d'embryon,  congélation des embryons, sexage, biopsie embryonnaire) l'intensification des pratiques de sélection,  incluant la sélection génomique à partir d'embryons. Des projets en cours envisagent même la sélection génétique "in vitro" permettant d'accélérer le projet génétique en combinant diverses approches, dont l'usage de récentes avancées technologiques pour dériver des gamètes à partir de cellules souches.

L’édition du génome par la technique CRISPR Cas9 ou en utilisant d’autres outils permettant de changer spécifiquement une ou plusieurs paires de base dans un gène, de l’invalider ou de le remplacer, est maintenant assez bien maîtrisée chez les animaux domestiques, ouvrant de nombreuses perspectives au niveau de l’acquisition de connaissances fondamentales sur le rôle de certains gènes chez les animaux domestiques, mais aussi pour l’utilisation de ces animaux comme modèles biomédicaux plus pertinents que les rongeurs et enfin en élevage. Cette technique fait suite à l'ensemble des méthodologies de sélection développées précédemment.

Tout d’abord, un grand nombre de données sur le rôle de certains gènes dans les fonctions de l’organisme sont basées sur des études chez la souris où l’invalidation des gènes est utilisée depuis longtemps pour étudier les phénotypes associés. Or, la souris présente souvent des exceptions par rapport aux autres mammifères et n’est souvent pas un bon modèle pour l’homme ni pour les autres mammifères domestiques. On peut citer comme exemple le recours à l’édition de génome chez le lapin pour étudier le rôle de l’aromatase lors de la différentiation sexuelle chez l’humain et les animaux domestiques, espèces dans lesquelles on observe une production d’œstrogènes ovariens fœtaux durant la gestation, au contraire de chez la souris.

L’utilisation au niveau clinique de nouvelles thérapies développées en recherche fondamentale est souvent longue et couteuse. La médecine translationnelle est donc une priorité pour le progrès médical et le recours à des modèles animaux pertinents est essentiel. Pour de nombreuses maladies, les rongeurs ne sont pas de bons modèles du fait de physiopathologie différente de ce qui est observé chez les humains, mais aussi d’une durée de vie courte et d’une taille trop réduite pour pratiquer des interventions médicales et chirurgicales. Les porcs génétiquement modifiés, mais aussi les petits ruminants et les lapins peuvent fournir d’excellents modèles de maladies humaines, qui comblent l’écart entre les rongeurs et l’humain pour le développement de thérapies. De nombreuses équipes académiques et plusieurs entreprises privées développent ainsi des animaux domestiques génétiquement édités comme modèles de maladies rares (mucoviscidose, neuroblastome…) ou très répandues (diabète), mais aussi pour produire des anticorps humains à usage thérapeutique et/ou prophylactique ou des organes pour des xenogreffes.

En élevage, les applications potentielles de l’édition de génome sont multiples. La prévention des maladies est l’un des premiers objectifs. Par exemple, la résistance au virus du syndrome dysgénésique et respiratoire du porc (PRRS) est un objectif majeur et des animaux résistants ont récemment été produits par l’équipe du Roslin Institute en Ecosse. D’autres projets chez le bovin visent à augmenter la résistance au virus respiratoire des bovins (BRD), au trypanosome ou à la tuberculose, à augmenter la résistance aux mammites ou à éliminer la protéine prion. Certaines de ces applications permettraient en outre de réduire l’utilisation d’antibiotiques en élevage. Un autre objectif est d’améliorer la qualité ou la quantité de la production. Par exemple, des études visent à éliminer les bétaglobulines du lait de vache (pour réduire son allergénicité), à produire des descendants d’un seul sexe (mâle) par translocation de SRY ou à augmenter la production de viande par des modifications du gène de la myostatine pour produire des animaux culards (bovins, ovins).  Enfin, l’amélioration du bien-être et de la santé générale des animaux est aussi visée. A cet effet, des bovins sans cornes ou plus résistants à la chaleur sont produits.

A l’heure actuelle, le seul animal transgénique ayant reçu l’autorisation de commercialisation est le saumon transgénique produit par l’entreprise « Aquabounty » aux USA, mais il n’est pas encore commercialisé. Si certains organismes « génome-édités » (végétaux et champignons) ne sont pas considérés comme des organismes génétiquement modifiés aux Etats-Unis du fait qu’aucun gène étranger n’a été introduit, la réglementation est beaucoup plus sévère pour les animaux produits par édition du génome, que la Food and Drug Administration (FDA) américaine considère comme des « médicaments ». En revanche, au Canada, en mai 2018, la compagnie Semex a annoncé le lancement d’un programme pour la production de bovins sans cornes par édition de génome. En Chine, un institut entier, situé en Mongolie intérieure, est dédié à l’édition de génome sur animaux domestiques et il ne semble pas y avoir actuellement de problème législatif au sujet de l’utilisation de ces animaux dans ce pays. Enfin, en Europe, une décision de la cour de justice Européenne a indiqué en juillet 2018 que les organismes végétaux et animaux produits par édition de génome devront être traités selon la directive 2001/18/EC qui réglemente la transgénèse, ce qui limitera considérablement (et peut-être définitivement) le développement de cette technologie en élevage dans l’union européenne.

  • Joël Colloc : L’intelligence artificielle au service de la protection de la cause animale. Quels modèles peuvent se substituer à l’expérimentation animale

Les laboratoires sacrifient plusieurs millions d’animaux par an dans l’espoir de réaliser de nouvelles découvertes médicales et pharmacologiques afin d’améliorer et tester l’efficacité des traitements. Par ailleurs, de nombreuses autres études toxicologiques sont chargées de vérifier l’innocuité des nombreux produits (alimentaires, cosmétiques, ...) que nous consommons chaque jour. Quelles que soient leurs justifications, ces activités sont responsables de beaucoup de souffrances et de morts animales et posent des problèmes éthiques. Cette intervention présente quelques moyens actuellement disponibles offerts par l’intelligence artificielle (IA) et le Big Data pour épargner la vie et la souffrance de nombreux animaux. Les perspectives résident dans un meilleur respect de la vie animale en proposant des simulations qui prédisent les effets toxiques des molécules à l’aide de modèles tissulaires, en rendant disponibles dans des bases de données les résultats de précédentes études dans le but d’éviter les expérimentations animales redondantes et inutiles

  • Sonia Desmoulin  : Ordre public, bonnes mœurs et dignité à l’aune des biotechnologies animales »

Depuis la fin des années 1980 aux Etats-Unis et la fin des années 1990 en Europe (avec l’adoption de la directive n° 98/44/CE du 6 juillet 1998), le droit positif admet la brevetabilité des organismes vivants. En contraste avec certains discours sur l’évolution du statut de l’animal, le droit confirme ainsi que les animaux sont traités juridiquement comme des objets sources de profit, supports matériels de l’invention humaine, dès lors que les conditions d’application industrielle, de nouveauté et d’activité inventive sont réunies. Leur réification juridique est alors prolongée d’une incitation juridique à les modifier génétiquement et/ou à les soumettre à des expérimentations concrétisant l’inventivité humaine et les rendant à tous points de vue disponibles. Pourtant, le droit des brevets n’a pas donné un blanc-seing à l’imagination technoscientifique. Le souci de protéger les animaux, d’une part, et de protéger les frontières de l’espèce humaine, d’autre part, a conduit à la redécouverte de concepts qui pouvaient sembler en perte de vitesse : l’ordre public et les bonnes mœurs. Parfois renforcés par la référence à la dignité, ils ont donné un fondement à l’érection de garde-fous contre les tentatives les plus attentatoires à la sensibilité des individus et à l’intégrité des espèces. A la lumière de la jurisprudence des Offices européen et américain des brevets, cette contribution propose de mettre en lumière les ressources des concepts d’ordre public, de bonnes mœurs (et de dignité) pour maintenir la créativité technoscientifique dans le respect des valeurs humanistes.

  • Emilie Gaillard : L’entrée dans le siècle des biotech : le vivant instrumentalisé (présidence de séance)

L’ouvrage de Jérémy Rifkin, publié à la fin des années 1990, soulève de manière transversale, systémique et prospective, les défis lancés par la révolution génétique alors à ses débuts.

Conscient de notre responsabilité transgénérationnelle, Rifkin souligne sans cesse que l’humanité doit réaliser qu’elle fait face à des enjeux de civilisation qui se jouent au carrefour d’évolutions et de convergence de révolutions technologiques en cascade : génie génétique, révolution informatique, cognitive.

Replonger dans l’ouvrage de Rifkin, c’est à la fois en souligner la dimension prospective et visionnaire, mais aussi, bien garder prise avec l’immensité des défis auxquels nous devons faire face. Plusieurs extraits choisis seront lus pour ouvrir le colloque et le premier panel.

  • Emilie Gaillard : Vers un concept de patrimoine commun du Vivant ?

Penser et mettre en œuvre un régime juridique à la mesure de nos responsabilités transgénérationnelles à l’égard du Vivant, c’est oser décloisonner notre approche éthique, politique et juridique du Vivant. Le concept de patrimoine commun de l’humanité a permis de diffuser de nouvelles logiques juridiques atypiques et utopiques, visant à décloisonner les imaginaires juridiques pour inscrire le droit international sous le sceau du transnational et du transtemporel. En prolongeant la pensée sur le terrain de la protection du Vivant à l’ère du transanimalisme, se pose aussi désormais la question de repenser nos rapports au Vivant dans son ensemble : qu’il soit non humain, qu’il soit donc animal, mais aussi végétal. Une lecture à travers le prisme de la cosmogonie des peuples autochtones est assurément prometteuse de nouvelles logiques juridiques qui pourraient bien jalonner la révolution biotechnologique.

 

 

  • Bérengère Legros : Le droit, la science et l'embryon chimérique

Le droit de la bioéthique renouvelé par la loi du 2 août 2021, pan du droit tentant deréaliser un équilibre entre les intérêts particuliers et l'intérêt général, ouvre la voie enFrance à la création d'embryons chimériques, dynamique scientifique contemporainetentant d'utiliser l'animal pour «soigner» l'homme en lui créant de des organes oudes tissus «sur mesure» (I). Le législateur, à la suite d'une longue batailleparlementaire, a créé une nouvelle catégorie juridique, celle de la chimère autoriséepar opposition à celle demeurant un interdit fondamental en droit français, qu'ellerelie au nouveau régime juridique de certaines cellules pluripotentes (II)

  • Quentin Le Pluard : Interroger les mythes et les légendes pour penser le transanimalisme en droit

Les mythes fourmillent d’animaux augmentés, aux pouvoirs suranimaux (sur le modèle de surhumains) : Le Taureau du Ciel de l’épopée mésopotamienne de Gilgamesh fait disparaître une lieue de la rivière dans laquelle il boit. Le Lion de Némée de la Grèce antique a une peau impénétrable, Sleipnir le cheval d’Odin de la mythologie nordique a huit pattes et peut galoper sur mer, comme sur terre, et même dans les airs. Les renards Kitsune du japon ont la capacité de se transformer en femme et même de donner des fils aux hommes qui voudraient bien les connaître.
Ces animaux servent également les dieux grâce à leurs facultés extraordinaires, et ponctuellement les humains. Ainsi Hugin et Munin, les corbeaux d’Odin, lui permettent de surveiller l’activité de tous les Ases. Hercule utilise la peau du Lion de Némée pour s’en faire une armure.
Les frontières entre l’Homme et ces animaux sont rendues plus floue par l’existence d’autres espèces qui cohabitent avec les hommes tels les nains, les elfes ou les géants. Les récits font également intervenir les dieux qui leurs sont supérieurs voire qui sont parfois à l’origine de leur création. Peut-on trouver, dans ces mythes, quelques pistes pour penser le transanimalisme en droit ? Peuvent-ils servir d’inspiration pour une réflexion sur l’augmentation de l’animal –bien souvent au profit de l’humain –et à ses implications juridiques ? C’est tout le pari de cette contribution.
A priori, ces animaux augmentés présents dans les mythes suscitent trois éléments de réflexion.
D’abord, ils sont utiles, remplaçant avantageusement leurs banals semblables ou même l’Homme pour faire le travail auquel on les astreint ; ensuite ils font peur par leur différence mais également par leur pouvoir ; enfin, ils questionnent la singularité humaine par leur origine souvent divine (parfois d’ailleurs commune avec l’Homme, mais à considérer que celui-ci en deviendrait l’auteur, il s’érigerait alors démiurge, donc le mythe de Prométhée n’est pas loin).

  • Calum Mac Kellar : Chimères, cybrides et hybrids humain-non-humain. Le débat au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni a été le premier pays au monde à légaliser la création d’entités embryonnaires mixtes homme-non-humain. Dès 2005, le Comité des sciences et des technologies de la Chambre des communes avait même indiqué que la société «ne devrait pas éviter»d’implanter des embryons humains dans des animaux à des fins de gestation. De fait, le Royaume-Uni est unique en Europe.Jusqu'à présent, il existait une frontière indéniable entre l'homme et toutes les autres espèces animales. Mais la création de combinaisons humain/non-humain peut complètement remettre en question cette frontière. Si des doutes ou des incertitudes existent dans un nombre significatif d'êtres mélangés, le concept même de reconnaissance de la dignité humaine est compromis et dès lors difficile à appliquer.Les conséquences sociales résultant de la création d'êtres à la dignité incertaine ne doivent donc pas être sous-estimées. L’avertissement même de la chimère monstrueuse symbolique, dans la mythologie ancienne, d’un désordre terrifiantmenaçant la société et l’humanité du chaos peut être très approprié. Bien entendu, il pourrait être possible d'affirmer que la création de combinaisons homme / non-humain ne pose aucun problème d'ordre éthique si toutes les espèces biologiques jouissaient librement de droits complets et égaux.Cependant, la société reconnaîtune valeur spéciale à l’homme.

  • Philippe Menei : Neurotechnologies et contrôle du cerveau animal


Les animaux coûtent moins cher que les machines, sont plus habiles que la plupart des robots actuels et possèdent des facultés sensorielles qui dépassent largement celles des capteurs artificiels. L’Homme à découvert depuis longtemps l’apprivoisement et les techniques de dressage, mais l’idée de contrôler le cerveau de ces «esclaves idéaux » n’a émergé que dans les années 40 grâce aux travaux de Walter Rudolf Hess, colauréat en 1949 du prix Nobel de médecine et physiologie avec Egas Moniz, le père de la lobotomie. Hess avait montré qu’en stimulant le cerveau de chats à l’aide d’électrodes implantées, il pouvait provoquer des réactions d’excitation ou de défense, découvrant le rôle de l’hypothalamus. Ses travaux ont grandement inspiré un neurophysiologiste espagnol, José Delgado qui a été probablement le premier à voir dans la stimulation électrique cérébrale une alternative à la lobotomie, alors largement utilisée pour traiter les troubles du comportement, en particulier l’agressivité. Il invente un système électronique qui permet de contrôler à distance des électrodes implantées dans le cerveau. En stimulant différentes régions du cerveau de patients, Delgado parvient à modifier les émotions et l'humeur. C’est à cette époque qu’est découvert le réseau cérébral de récompense.  
En 1963 José Delgado réalise une démonstration très médiatisée durant laquelle il contrôle le comportement d’un taureau de corrida. Il faut quand même attendre les années 80 pour que la stimulation cérébrale soit utilisée en médecine, d’abord pour le traitement de la maladie de Parkinson, puis en psychiatrie.
Ces systèmes de stimulation cérébrale ont été et reste largement évalués chez le rat, l’animal le plus utilisé en neurosciences, il est donc logique que le premier animal télécommandé ait été un « ratbot ». Le premier « ratbot » a été réalisé en 2002. L’approche utilisée est aussi fascinante qu’inquiétante. L’animal est dirigé dans un labyrinthe en associant deux type de stimulation cérébrale. La première au niveau de l’aire cérébrale correspondant à la sensibilité des vibrisses indique la direction. La deuxième stimulation, au niveau de l’aire cérébrale de la récompense gratifie le rat quand il tourne dans la direction indiquée. C’est le principe même du dressage animal, mais directement dans le cerveau.
Technologiquement, un autre mode de stimulation cérébrale que l’électricité est récemment apparu : l'optogénétique, qui permet d'activer ou de désactiver des neurones rendus sensibles à la lumière suite à des modifications génétiques. Des chercheurs ont ainsi pu déclencher ou inhiber à volonté les comportements de prédation et de morsure chez des souris.
L’autre évolution technologique récente est l’interface cerveau machine permettant de commander n’importe quel dispositif électronique avec la pensée. L’association de l’interface cerveau machine à la stimulation cérébrale permet maintenant à un être humain de prendre le contrôle du cerveau d’un rat par la pensée, de le « télécommander », d’entendre ce qu’il entend.  
La miniaturisation permet d’appliquer  le contrôle cérébral à des  insectes pour des applications militaires ou ludiques. Une startup vend un kit afin de contrôler les mouvements d'un cafard via un Smartphone. Présenté comme un projet pédagogique, cette application du contrôle animal accessible au grand public ne manque pas de soulever des questions éthiques. Parmi celle-ci, a-t-on le droit de contrôler le cerveau d’un animal ? Est-ce éthique, écologique ? A cette question, la nature nous répond, nombreuses sont les espèces qui pour leur reproduction, prennent le contrôle cérébral d’une autre espèce pour en modifier le comportement, en utilisant parfois une technique neurochirurgicale !

  • Falaise Muriel : Du bien-être humain au bien-être de l’animal augmenté 

La recherche du bien-être a de tout temps constitué une quête pour l’humain. Si à l’origine il correspondait à « la sensation agréable née de la satisfaction de besoins physiques (1555) puis la situation matérielle qui permet de satisfaire les besoins de l’existence (1740) » (Dictionnaire historique de la langue française, Le Robert, 2006), d’autres dimensions ont progressivement émergé. Le bien-être est devenu une notion multifacette dont les composantes dépendent principalement du sujet lui-même et de ses attentes. Ainsi, le bien- être recherché ou atteint peut avoir une dimension matérielle, affective, psychologique, sociale, économique ou encore fiscale et le bénéficiaire concerné peut être une personne mineure, un majeur protégé, un époux, un prisonnier, un professionnel. A cette liste non exhaustive une nouvelle catégorie s’est ajoutée depuis quelques décennies : les animaux. Notre proximité avec un certain nombre d’entre eux, qu’ils nous nourrissent, nous divertissent, nous tiennent compagnie ou travaillent à nos côtés, nous a conduit à nous questionner sur la qualité de vie que nous leur offrons et donc sur leur bien-être. Mais au-delà de ces interrogations que penser de la situation de ceux dont nous augmentons les capacités qu’elles soient physiologiques, cognitives ou émotionnelles pour les rendre plus efficients ? Ces évolutions que l’on pourrait qualifier de mutations voir de manipulations sont-elles compatibles avec leur bien-être ? 
Différentes sources nationales, européennes et internationales font directement référence au bien-être animal et peuvent constituer un socle pour l’élaboration d’un standard. Toutefois, il demeure une notion complexe à appréhender et à mesurer tant il relève de la perception individuelle que l’animal a de sa vie, voir même de sa qualité de vie. Cette difficile mise en place d’indicateurs permettant de mesurer le niveau de bien-être atteint ne doit cependant pas constituer un frein à la reconnaissance d’un droit au bien-être animal.

  • Jules Novat Braly : Les imaginaires politiques de l'Animal saisis par le transanimalisme Les imaginaires politiques de l’animal saisis par le transanimalisme

Définir ce qu’est l’Animal n’est pas aussi simple et instinctif qu’on pourrait le croire. En Occident, on trouve des traces de questionnements et débats sur la nature de l’Animal au moins de la Grèce antique à la Renaissance. Si le développement de nos connaissances scientifiques en la matière a permis d’atteindre une certaine compréhension de l’Animal, l’explosion des biotechnologies vient bouleverser nos certitudes, et ouvre la porte à toute une série de nouvelles interrogations. Les nouvelles opportunités offertes par ces technologies viennent brouiller les frontières de notre imaginaire du champ des possibles, et par conséquent notre imaginaire politique de ce qu’est l’Animal. 
En m’inspirant des approches de déconstruction du genre et de la race, j’affirme ici que notre compréhension de l’Animal est le résultat de multiples processus complexes, qu’on ne saurait résumer à une simple situation de fait, ou des rapports de nécessité. Analyser les processus de théorisation, formulation et construction de ce qu’est l’Animal permet de mettre en lumière de nombreux éléments délaissés par les autres approches.
Mais comment alors espérer pouvoir saisir l’immensité de la question ?    
Au cours de cette intervention, je veux donc proposer une nouvelle approche afin de saisir comment comprendre l’Animal, en mobilisant le champ des imaginaires politiques. Particulièrement, j’entends ici considérer ce que le transanimalisme révèle des imaginaires politiques de l’Animal.    
Pris de la sorte, les imaginaires politiques permettent d’envisager les multiples facettes de ces processus de définitions de l’Animal, un prisme pour comprendre à la fois l’Animal-Machine de Descartes, les vaches à hublot, Okja et les représentations culturelles de l’Animal, et même Spot, le « chien robot » de Boston Dynamics, utilisé par la police de NYC.
Par imaginaire politique, on entend ici les matrices à travers lesquelles les acteurs appréhendent le monde social, et produisent des significations. Elle regroupe les capacités des acteurs à penser et interpréter le monde tel qu’il est, mais aussi à se projeter dans le monde social tel qu’il pourrait/ devrait être. Les imaginaires disposent donc de cette nature double, « à la fois normative et descriptive » (Hulak, 2010), simultanément tournés vers l’existant et le possible. Les imaginaires se déclinent sous des formes extrêmement disparates, qu’ils soient inconscients, formellement exprimés, affectifs, … Ils peuvent exister dans de nombreux champs, juridique, scientifique, culturel, et être portés par des acteurs de la société civile comme institutionnels. En effet, si on associe généralement les imaginaires aux mouvements grassroots, les institutions sont des acteurs sans pareil en matière de production et de diffusion des imaginaires (« Imaginaries sometimes come to be embodied in institutions (or are even produced by them) »). Les imaginaires politiques se caractérisent entre autres par leur capacité de diffusion au sein d’une société, à évoluer, s’influencer voir parfois même se combiner.     
Ma recherche entend alors essayer à travers l’étude du système juridique, de politiques publiques, mais aussi de productions, militantes, culturelles, et industrielles, dresser une cartographie des imaginaires qui entourent aujourd’hui l’Animal en France. 
L’approche des imaginaires politiques permet alors de comprendre une filiation, entre la production de significations par exemple l’Animal-Machine de Descartes, la solidification de la norme (Code civil de 1804), le développement de techniques (vache à hublot) et enfin, la réception par le public et réinterprétation culturelle de la norme (Okja).
Que peut-on dire sur les imaginaires qui guident la recherche à l’âge du transanimalisme ? Considérons l’utilisation certaines biotechnologies, et ce qu’elles révèlent de notre rapport à l’Animal.
On observe que les « animaux augmentés » du transanimalisme existent sous une variété de formes et servent des intérêts drastiquement différents. Un exemple historique, la résurrection des Aurochs par des scientifiques nazis lors de la seconde guerre mondiale, servait des intérêts qui ne semblent pas comparables à la création des Glowfishes, ou des cafards télécommandés. De même, peut-on grouper ces exemples avec la création d’un fœtus hybride porc-humain, ou la xénogreffe ?    
On défend ici que malgré leurs différences, ces cas démontrent quelques caractéristiques communes, notamment une claire réification de l’Animal. Ici, l’Animal est considéré comme une commodité, dénuée d’intérêts inhérents, et mécanisé, dans le sens où il n’est considéré que comme un ensemble d’engrenage, qu’il est possible de modifier/améliorer, mis au service d’objectifs. Ces biotechnologies montrent alors être guidées par un imaginaire anthropocentrique, qui subordonne le vivant aux intérêts humains, et le transforme en subalterne. On pourrait qualifier cet imaginaire de spéciste, c’est-à-dire de hiérarchisation du vivant.
Considérons ensuite la question sous un angle nouveau, que dire des biotechnologies mises au service de l’Animal ? L’animal augmenté, pour son intérêt propre ? On pourrait parler ici du clonage d’espèces en voie de disparition, comme les loups, ou la mise à disposition de technologies reproductrices. Le constat diffère-t-il de nos observations précédentes ? La motivation ici ne semble pas être la recherche du profit, et pourrait potentiellement être la recherche de l’intérêt animal. Si ces technologies paraissent plus bénéfiques pour l’Animal, il parait difficile d’argumenter qu’il y a ici une rupture avec l’anthropocentrisme, et la primauté de la recherche de l’intérêt humain. En effet, la maitrise de ces technologies semble de façon quasi-systématique servir des intérêts extérieurs. L’annonce en 2019 par la police de Pékin du clonage de ses unités canines semble confirmer comment les technologies du transanimalisme sont difficilement séparables de l’intérêt humain. 
L’étude du transanimalisme par le biais des imaginaires politiques nous permet alors de mettre en lumière comment l’Animal est perçu et considéré dans l’utilisation des biotechnologies. Le point saillant où l’approche des imaginaires politiques révèle sa valeur heuristique quant au transanimalisme, vient lorsqu’on considère le paradoxe de la proximité Humain-Animal, ou ce que les sœurs Ko appelle le Human-Animal Divide. Le Divide représente la frontière entre le monde animal et Sapiens. Le concept même d’Animal, sous sa forme singulière, avec sa majuscule, porte en lui cette séparation avec Sapiens, l’excluant du monde animal, marquant cette frontière franche. Cependant, on l’a vu, les biotechnologies ont bousculé les frontières, et le transanimalisme met en lumière le Divide de façon nouvelle. Comment articuler la distance qui sépare l’Homme du reste du monde animal à l’heure des xénogreffes ? Celle-ci n’exprime-t-elle pas la proximité de nos matières ? Et que dire des hybrides humain-cochon ? Dans un premier temps, on peut donc affirmer à quel point le transanimalisme exprime la proximité entre Humain et Animal. Dans un second temps cependant, il est impératif de souligner ici que cette proximité n’est mise au service à sens unique. Transformer les non-humains en ferme à organes devient une nouvelle expression de leur statut de subalternes, et une nouvelle fois, la distance qui nous sépare et le Divide sont réaffirmés.  
En conclusion, ce qui apparait ici, c’est que le transanimalisme ouvre de nouveau questionnement, de nouvelles possibilités, mais ne crée pas en soi de rupture avec les imaginaires politiques de l’Animal tels qu’ils existent. Les imaginaires qui préexistent guident la production technologique, et évoluent avec elle, pour reproduire les schémas existants. Ainsi, dans un système avec un paradigme dominant capitaliste, le transanimalisme sera condamné à réduire les non-humains à leurs capacités de production. Le transanimalisme s’il n’est pas challengé ne sera donc pas à un outil d’émancipation. Il cependant possible d’imaginer des alternatives, de nouveaux imaginaires, qui intègrent l’intérêt du non-humain, et permettent le développement de nouvelles technologies, qui permettront à leur tour, la production de nouvelles significations.   
 

  • Gilles Raoul-Cormeil : La vulnérabilté animale

 Animale, ou humaine, la vulnérabilité est une qualité intrinsèque à l’être vivant. Est vulnérable, tout être vivant susceptible de mourir ou, à tout le moins d’être blessé physiquement ou moralement. La qualification des animaux, au pluriel, comme « êtres vivants doués de sensibilité » (C. civ., art. 515-14) fonde une reconnaissance de la vulnérabilité animale. Le singulier cède cependant assez vite la place au pluriel et à la pluralité des régimes juridiques. Le droit commun animalier mériterait, sous cet angle, d’être mieux défini et la protection animale repensée pour devenir effective.
D’abord, une définition plus précise de la vulnérabilité animale conduit à prendre en considération les conditions de bon développement et d’épanouissement de l’animal selon sa nature biologique, sa race, son espèce, son âge et sa taille. La vulnérabilité animale trouve matière à se développer dans le champ de l’être, comme pour la personne humaine ; elle est plus limitée sans être nécessairement exclue sur le champ patrimonial, alors que la vulnérabilité de l’être humain trouve ici un critère opérationnel et parfois prépondérant dans la protection juridique des majeurs (C. civ., art. 425).
Ensuite, la protection des animaux, comprise comme la protection de la vulnérabilité animale, est un thème bien connu. La protection judiciaire tendue vers une sanction civile ou pénale pose la question de son effectivité. La protection juridique tendue vers la prévention est plus originale car elle interroge, en tirant la métaphore de la protection juridique des personnes humaines vulnérables, le besoin d’habiliter un protecteur, un tiers qui n’est pas nécessairement le propriétaire de l’animal. Partant, il faudra s’interroger sur les conditions de son agrément et de sa désignation, ainsi que la nature et l’étendue de ses missions. Dans le prolongement d’une analyse de la désappropriation animale, l’analyse envisagera les conditions d’habilitation d’un protecteur de l’être animal

  • Aloïse Quesne : L’animal augmenté: entre droits de l’homme et droits de l’animal.

Le « transanimalisme » désigne un courant qui a pour objet de manipuler les animaux afin d’augmenter leurs capacités physiques ou cognitives. L’animal augmenté peut donc se définir comme un animal auquel ont été ajoutés des éléments humains, mécaniques ou électroniques. La difficulté repose sur le fait que ces pratiques sont essentiellement mises en œuvre, non pas dans l’objectif d’améliorer la condition animale, mais dans celui de servir les desideratas de l’Homme. C’est là que réside la différence entre le transhumanisme et le transanimalisme : si le transhumanisme répond aux désirs de ceux qui subissent la transformation, le transanimalisme permet à l’Homme d’imposer une transformation à l’animal, de l’instrumentaliser pour ses propres besoins. L’Homme a-t-il le droit de modifier ainsi d’autres espèces qui ne peuvent y consentir ? Cette analyse donnera lieu à une réflexion d’ensemble sur la nécessité de reconnaître des droits à l’animal, afin de le prémunir de telles dérives.

  • Gilles Eric SéraliniL’animal cloné et génétiquement modifié : historique, réalisations, évaluations officielles

Pour la première fois dans l'histoire, notre espèce acquiert la capacité de transformer toutes les formes de vie qui l'entourent, ainsi qu'elle-mêmeet les générations à venir, en modifiant les patrimoines héréditaires, les génomes. Des scientifiques se prononcent pour.Cette conférencemontre qu'au seuil du XXI° siècle l'homme en connaît assez pour manipuler, mais pas suffisamment pour maîtriser. Les techniciens de l'ADN voudraient nous aider à produirel'alimentation, soigner, reproduire par clonage, ou même fabriquer des armes vivantes, biologiques.Des industriels s'emparent de ces rêves sans faire publicité des limites de leur savoir. Le nouveau pouvoir génétique vit sur des fantasmes et des hypothèses dépassées qui ne tiennent pas compte des réseaux admirables entre les gènes, entre les êtres vivants. Le rôle de l'environnement est déterminant mais négligé. Du coup, une sorte de dictature cachée exploite notre crédulité sur les gènes; il n'y a pas de quoi être fier des réalisations militaires, médicales, agricoles ou de la modification des animaux pour le développement ou la croissance économique grâce aux manipulations génétiques. Les animaux génétiquement modifiés doivent être exploités par le clonage, ce que l’on sait peu. Leursprincipauxdangerstiennent,comme pour les plantes modifiées pour contenir des pesticides et simplifier l’agriculture intensive, entre inconscience et précipitation. Les conséquences sont irréversibles. L'enjeu de cette conférence et deslivres de l’auteur sur le sujet (Ces OGM qui changent le monde & Génétiquement incorrect, Ed. Flammarion, coll. Champs)est d'éclairer les frontières de la connaissance et de la science des gènes, afin que chacun comprenne la part entre promesses mensongères et réalités, afin que chacun sache qui joue vraiment et pourquoià l'apprenti sorcier

  • Anne Laure Thessard :  L’asservissement des animaux au profit des humains. Vers un statut des sous-machines ? 

Contrairement au transhumanisme, pour l'instant le transanimalisme n'est en rien un projet d'émancipation ou de progrès éthique pour les animaux, bien au contraire. 
Le transhumanisme, à tort ou à raison, a pour objectif de faire des humains "plus que" des humains, quand le transanimalisme est d'emblée une pratique faisant des animaux "moins que" des animaux.
D'une certaine façon, la logique transanimaliste correspond à l'aboutissement d'une application concrète de la fusion et de l'indifférenciation entre les catégories animale et machinale, précédée par une confusion représentationnelle entre l'animalité et la machinité.
Dans le sillage de la triade animalité, humanité, machinité de nos recherches, qui nous conduisent à définir et caractériser la notion des transanimalisme et ses enjeux, nous tenterons donc d'exposer une définition du transanimalisme ; en quoi il est, en l'état, un asservissement aux humains ; comment il fait de certains animaux des "sous-machines" ; et enfin nous aborderons des perspectives transanimalsites constructives.

  • Nicole XU :  La création d’une méduse augmentée pilotée à distance

 Bien que l’éthique de la recherche sur les invertébrés ait été largement éclipsée par la considération pour les animaux d’ordre supérieur, l’éthique des études scientifiques sur les invertébrés a attiré l’attention plus récemment. Nous examinons les considérations éthiques du travail sur les invertébrés et fournissons des recommandations pour les futures lignes directrices, d’un point de vue scientifique, en utilisant les méduses augmentées comme étude principale. Plus précisément, nous avons développé des méduses robotiques biohybrides, ou Aurelia auritavivante augmentée d’un système microélectronique robotique pour contrôler leur nage, avec des applications potentielles dans la surveillance des océans. Bien que les méduses ne possèdent pas de cerveau, de système nerveux central et de récepteurs de la douleur, nous avons surveillé de près leurs réponses au stress, en utilisant les principes de précaution et de minimisation en tenant compte des 4R: réduction, remplacement, raffinement et reproductibilité. Nous discutons également de considérations éthiques dans les études liées à nos recherches, en mettant l’accent sur les lignes directrices aux États-Unis où notre travail a été mené, et suggérons que l’opinion publique de la recherche sur les invertébrés repose fortement sur la répugnance, comme la peur de « jouer à Dieu » ou de réduire le « libre arbitre » des animaux. De plus, les méduses augmentées posent des questions éthiques sur les conséquences écologiques potentielles en tant qu’outils de surveillancedes océans, tels que l’impact des déchets électroniques dans l’océan. Pour conclure ces évaluations, nous recommandons aux éditeurs d’exiger de brèves déclarations éthiques pour la recherche sur les invertébrés. Nous délimitons également la nécessité de plus de recherches sur la douleur et la nociception chez les invertébrés, qui peuvent ensuite être utilisées pour réviser ou valider les normes de recherche actuelles. Ces actions fournissent une base plus solide pour l’étude éthique des espèces d’invertébrés, avec des implications pour les impacts individuels, à l’échelle de l’espèce et écologiques sur les animaux, ainsi que pour les études interdisciplinaires en sciences, en ingénierie et en philosophie.

 

 

 

 

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